Brasserie BB Lomé: un jubilé d’or à l’actif, et pourtant…
À cinquante ans d’âge, on peut, sans craindre de se rendre coupable d’imposture, se faire appeler pépé; c’est-à-dire grand-père. Et un pépé, c’est quelqu’un qui doit pouvoir rassembler sa progéniture, et lui prodiguer des conseils. C’est un sage; quelqu’un qui ne peut pas plus se permettre certaines frasques. Mais si avec un jubilé d’or à l’actif, une firme de l’envergure de la brasserie BB LOMÉ se permet de se louper sur ses produits, je vous invite à vous désoler avec moi…
Regardez assez attentivement cette bouteille que voici. Elle est griffée « BRASSERIE BB LOME S.A. / PRODUIT DU TOGO. Et quand moi j’entends BB LOME, je pense à cinquante années d’expérience. Je pense à un jubilé d’or. Je pense à une certification, synonyme de maîtrise de ce que l’on sait faire le mieux.
Mais la bouteille que vous voyez, viens nous raviser que l’amateurisme garde malgré tout son mot à dire dans le fonctionnement de cette société.
À première vue, on crois savoir tout de cette bouteille. Mais je peux vous assurer que vous faites erreur; de cette même erreur qui n’arrange rien à l’image de la brasserie de mon pays.
Il y a quelques semaines, je faisais mon jogging hebdomadaire sur les aires de jeu du campus universitaire de Lomé, quand une jeune fille habillée aux couleurs de « youki » m’interpella. Je me suis arrêté et elle me tendis cette bouteille de consommable que vous voyez. Je lui demandai combien cela devrait me coûter. Elle m’a répondu assez gentiment que c’était un cadeau. Qu’il s’agissait d’un nouveau produit; d’une nouvelle trouvaille que la brasserie de mon pays venait de lancer et qu’elle s’était proposé de le faire goûter aux togolais; bref, ils étaient dans une phase de promotion. Je lui fis à mon tour, grâce de ma reconnaissance, puis nous nous séparons.
C’est seulement deux jours plus tard que je me rendis à l’évidence de ce qui était comparable à un foutage de gueule sans coefficient de réduction. À ma connaissance, un cocktail de fruit est un breuvage sucré, doux. Mais le youki cocktail de fruits auquel j’avais affaire n’avait rien de commun avec celui que les togolais ont connu jusqu’ici.
Le liquide était fermenté, agressif à la tempe et d’un parfum assez inhabituel. Cela me fit sursauter. Je retire alors le breuvage de ma bouche, pour m’assurer d’abord qu’il s’agissait réellement d’un cocktail de fruits, puis pour voir si le produit n’était pas avarié. C’est seulement à cet instant que le foutage de gueule se confirma à mes yeux. À aucun endroit de la bouteille, ne figurait de date de fabrication, et encore moins la date de péremption.
Quelle bêtise!!! Essayait-t-on de faire de nous des cobayes? Après cinquante années d’expérience? Et dire que c’est cette même structure qui organise la fête de la bière chaque année dans notre pays…
Avec, une publicité de ce genre, aurions-nous tort de nous interroger sur la qualité de la bière qui nous est servie à chaque année et dont petits et grands, mineurs et majeurs se délectent sur les plages de Lomé? Ce n’est qu’une simple question hein! Aussi, voilà que par les temps de fête qui courent, beaucoup de produits à la qualité assez douteuse circulent souvent sur les étales de nos marchés. Cette très vilaine publicité risque t-elle de faire faire à la BB LOMÉ d’assez bonnes affaires? Ce n’est également qu’une autre question aussi simple que la première hein!
Gbégnédzéanyi.
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