29 mai 2015

GUELI Koffi ou la pépite qui aiguise les appétits

Crédit-photo: Arnaud BOCCO

Rompre avec la monotonie des frustrations politiques qui tapissaient nos colonnes, stigmate de combats rondement menés sans aucun espoir de les remporter, et baigner dans un environnement nettement plus reposant, voilà ce qui nous a poussé à trancher littéralement avec ce que nous avions l’habitude de vous proposer. Pour ce faire, « le point de l’observateur » s’est donc mis en quatre pour vous recueillir les mots d’un jeune footballeur togolais, qui, par ses prestations draine pas mal d’attentions vers Bâta en Guinée équatoriale où nous avons du nous rendre. GUELI Koffi répond donc aux inquiétudes qui doivent sûrement être les vôtres en ce moment précis où il semble en passe de se faire enrôler sous le drapeau d’un pays autre que le sien. Voici son coup de gueule.

-GUELI Koffi, bonjour.

-Bonjour monsieur.

Comment vous allez?

    –Bien bien!

Après être passé brièvement dans l’élite togolaise, vous avez parcouru entre autres le Stade Mandji de Port-gentil au Gabon, le Rayon Sport de Kigali, l’ASFA Yenenga du Faso et aujourd’hui, vous êtes au Déportivo Mongomo de la Guinée équatoriale. Alors, la première question qui nous vient à l’esprit est de savoir quelle comparaison vous en faites avec la division première togolaise.

    –Merci. Le championnat togolais a un bon niveau, mais les moyens manquent. Par contre ici, le niveau n’est pas mal et vous avez du voir par vous-même, c’est plutôt bien organisé.

Quand vous dites que les moyens manquent au Togo, qu’entendez vous par ce manque de moyens?

    –Les clubs togolais ne sont pas structurés comme il le faut et les subventions accordées aux clubs ne leur permettent pas de réaliser de grandes choses. C’est au Togo seulement que vous pouvez encore voir un joueur avec un salaire en bas de cent milles francs CFA.

Ah oui? C’est dire que vous gagnez beaucoup ici maintenant! Non? Ça doit faire rêver là!

    –Pas mal pour moi! Pas mal! Je ne me plains pas de ma situation.

Alors, pour faire beaucoup plus sérieux, dites-nous, comment se déroule votre saison ici au Déportivo Mongomo? Vous avez suffisamment de temps de jeu? Vous avez combien de buts à votre actif?

    –Bien bien pour le moment! Au début je n’avais pas assez de temps de jeu, mais aujourd’hui Dieu merci, je suis au devant de la scène avec huit buts en douze matchs de championnat et deux autres buts en trois matchs de coupe de la Guinée.

On dit de vous que vous avez le flair du but, cela se confirme-t-il comme cela?

-Tout va bien pour le moment, et comme on ne pas danser et se voir soi-même entrain de le faire si bien, je remercie seulement Dieu et je laisse les commentaires se faire!

Cela vous dirait de mettre ce talent au service de la sélection nationale togolaise?

    –Pourquoi pas? Le rêve de tout jeune, c’est d’arborer la tunique de son pays, donc si l’occasion le permet, je dirai Dieu merci!

Vous semblez donc disposé à répondre à l’appel de votre Togo natal, mais seulement voilà, il y a quelques jours, le président du Déportivo Mongomo en la personne de CANO l’artiste, intime l’ordre à GUISON Blaise votre coach, lui qui ne semblait pas très imbu de vos prestations, ce qui plus tard lui coûtera d’ailleurs son poste, de vous faire jouer en quart de finale de la coupe de la Guinée. Vous profitez pour mettre une fois encore tout le monde d’accord avec un but et une passe décisive. À la fin du match le sélectionneur du N’zalang national vous invite à faire partie de son écurie, le président de la fédération reviendra également à la charge. Pendant ce moment, dans la mère patrie, l’on ne se bouscule pas pour mieux faire les choses, voire vous convoquer en sélection. Ce doit être bien tentant pour vous non? Seriez-vous prêt à servir sous les couleurs d’une autre nation?

    –Servir une autre nation en effet, ne m’est jamais venu à l’esprit. Mais aujourd’hui, je fais face à une situation délicate. Mon seul souhait c’est d’arborer la tunique de mon pays, mais voilà que rien ne bouge du côté du 228 pour le moment. Et puisque << nul n’est prophète en son pays>>, si pour l’heure, mon pays ne me fait pas confiance et qu’un autre veut profiter de mon talent, tant mieux! À défaut du chien, on amène le chat à la chasse! Il t’aidera à attraper ne serait-ce qu’une souris!

En servant sous un drapeau étranger, êtes-vous sûr de pouvoir le faire à coeur joie?

    –Servir sous les couleurs d’une autre nation, ce peut être possible si cette dernière reconnaît votre valeur!

Tout semble dit!
    Alors, parlons un peu de vous. Pour un footballeur du sud du Sahara, vous avez plutôt un remarquable speech! Comparativement à vos homologues qui n’ont pas cette facilité d’expression dans la langue de Molière! Sans toutefois vouloir nous montrer indiscret, nous est-il donné de connaître votre niveau d’étude?

    –Sans me vanter, je sais que j’ai fréquenté, mais pour mon niveau d’étude, je n’en parle pas souvent.

GUELI Koffi, nous arrivons presque à la fin de notre entretien, voudriez-vous profiter de notre micro pour dire un mot à des proches? On sait que vous avez un frère qui a tout donné pour que vous arriviez au niveau où lui n’a pas pu en tant que gardien de but, vous avez également un petit neveu qui ne jure que par vous malgré toute la pléiade de stars qui existent aujourd’hui dans le monde du football, puis vos parents et vos amis, qu’ avez vous à leur dire?

-Je voudrais à travers votre micro, tout d’abord vous remercier pour le boulot que vous abattez pour l’évolution du football africain en général et celui du Togo en particulier. Un grand merci à tous ceux qui de près ou de loin ne ménagent aucun effort pour ma réussite; mon frère, mes soeurs, mes neveux et nièces. Mes entraîneurs, et présidents par qui je suis passé ne sont pas du reste. Je ne puis citer tout le monde, donc merci à tous et surtout à vous autres hommes de médias qui faites de nous ce que nous sommes. Merci et que le Tout Puissant nous protège pour un lendemain meilleur.

GUELI Koffi, merci.

    -Je vous en prie.

GUELI Koffi a dit.

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