Ébolamment parlant, soyons plus sérieux

17 novembre 2014

Ébolamment parlant, soyons plus sérieux

image

Pour se souhaiter des voeux en début d’année, je me rappelle avoir toujours entendu cette expression revenir en boucle: « la santé avant tout, et le reste viendra ». Pour ma part j’ai toujours cru comprendre que l’essentiel à rechercher et à préserver, c’était la santé de l’homme! Mais depuis que des pères de famille ont commencé par inciter des gens à passer sous silence de sérieuses menaces à la santé, j’ai également commencé à m’interroger sur le sens dans lequel je vais désormais orienter mes voeux de nouvel an.

Comme si tout le monde avait oublié la psychose que Ébola nous avait foutu alors qu’il savourait encore ses heures de « gloire », le conseil exécutif de la Confédération Africaine de Football, faisant fi de la préoccupation sanitaire majeure de l’heure a choisi d’enlever l’organisation de la trentième édition de la Coupe d’Afrique des Nations au Maroc.
En effet, le royaume shérifien jusqu’ici épargné par le fameux virus, craignant donc d’éventuelles contaminations à la faveur de la grande messe du football continental a choisi de faire reporter l’événement en espérant une meilleure maîtrise de l’épidémie. C’était sans compter avec l’incurie du camerounais qui n’a jamais reculé devant quoi que ce soit quand il s’agit de sa compétition. On a même prévu coller des sanctions au Maroc qui visiblement n’avait plus le droit de protéger sa population. On lui demande donc de se laisser « éboliser » comme les États Unis, comme l’Espagne ou encore comme la Guinée.
Il est très facile de sanctionner un Etat qui ne cherche qu’à protéger ses citoyens, et partant d’autres peuples d’Afrique. Il est encore plus facile de se ranger du côté de la Confédération Africaine de Football pour estimer que le Maroc aura bien mérité ces sanctions. Mais le plus difficile, ce sera de trouver un pays suffisamment courageux et assez aguéri pour accueillir sur son territoire la menace « d’ébolement » que tout le monde semble éviter. Il s’agit en effet d’une question de santé publique.
Au pied levé et dans un semblant de dénouement, on a cité la Guinée équatoriale comme terre d’asile pour l’édition 2015 de la Coupe d’Afrique des Nations. Ce même État de ce continent qui a été quelques années auparavant jugé inapte à organiser à lui seul un événement de cette envergure là, s’est soudain trouvé adulé par le comité exécutif de l’instance africaine du ballon rond. Le pays de Théodoro OBIANGÉMA doit sûrement ce plébiscite à ses pétrodollars. Il transparaît assez clairement que le pari est peut-être financièrement gagné par Issa AYATOU. mais la Coupe d’Afrique des Nations ce n’est pas que cela. Il va falloir dans la foulée, trouver les moyens de bien tamiser les spectateurs qui vont franchir les frontières de ce petit État, trouver les moyens de contenir les éventuels cas de contamination qui pourraient se déclancher, puis protéger les populations des autres pays qui se déplaceraient pour la circonstance. Tout cela par contre n’est franchement pas un pari gagné d’avance pour le camerounais.
S’il m’était demandé un avis sur la question, je vous dirais que même deux cents ans sans la moindre trace de Coupe d’Afrique des Nations, cela ne tuerait absolument personne sur le continent! Mais deux cents ans de perpétuation de la menace du virus, ce n’est pas que l’Afrique qui va se décimer.
Pour ma part, je ne suis pas surpris de l’attitude de Issa AYATOU et sa clic. On se rappelle encore qu’en 2010 même devant la mort des membres de la délégation togolaise à Cabinda, l’homme a fait joué sa compétition sans un brin de ressentiment. Pour tout acte de compassion, ADEBAYOR Shéyi et sa suite ont écopé d’une sanction bien appliquée.

  Nous aimons tous quand ballon roule sur gazon vert hein! Mais si pour cela Ébola va gagner terrain sur notre continent qui lui-même est déjà aux prises avec trop de choses pas très gentilles, pardon ooo. Football là n’a qu’à s’asseoir.

Gbégnédzéanyi.

Partagez

Commentaires

Aristide
Répondre

C'est le contraire chez Mr Issa et la Caf la compétition avant la santé

Arnaud BOCCO
Répondre

C'est comme les oiseaux. Quand ils sont perchés haut, ils ne s'imaginent pas que depuis le sol, on puisse les atteindre. Heureusement que Ébola est même arrivé à bousculer la quiétude de la maison blanche. On croise doigts et pieds, puis on suis le déroulé des choses.