TOGO: le pied de nez du prince, à son opposition politique en attendant la gifle terminale
Il ne doit sûrement pas faire bon être membre de l’opposition togolaise par ces temps qui courent. Il ne doit surtout pas être très aisé d’être partisan de la fameuse réforme constitutionnelle tant réclamée par une large frange du contre-pouvoir togolais.
Ces dernières soixante-douze heures, un nouveau bout de phrase lâché par le Président de la République défraie sérieusement la chronique dans le paysage politique de notre pays et pas seulement!
En effet, s’exprimant depuis le Ghana où il était en visite aux cotés de son homologue John DRAMANI MAAMA, dans le cadre de l’inauguration d’un centre commercial, Faure GNASSINGBE, comme pour mettre les points sur les « i », comme pour rappeler à ses « détracteurs » la position qui a toujours été la sienne et qu’il n’est pas prêt de changer déclarait ce qui suit:<< la constitution togolaise telle qu’elle est en vigueur sera rigoureusement respectée>>.
Dans cette Afrique où ces dernières années et à la faveur du bourdonnement récurrent de l’actualité sociopolitique il est très facile d’entendre à la bouche de n’importe quel môme l’expression >, cette déclaration du chef de l’exécutif togolais devrait être qualifiée de salutaire. Mais à y voir de plus près, et considérant la situation particulière du Togo, c’est l’ombre d’un foutage de gueule grandeur nature qui se dessine; un véritable pied de nez sans coefficient de réduction qui est adressé à l’opposition togolaise.
Depuis 1992, la constitution togolaise, remaniée à la mesure des ambitions du Feu Général Eyadéma ne prévoyant plus désormais la limitation des mandats présidentiels, l’on comprend aisément que GNASSINGBE fils feigne de s’aligner sur les aspirations d’autres peuples, aspirations qui sont tout le contraire de la volonté de certains togolais. On doit sûrement être très gêné du côté de l’opposition qui avait déjà refoulé une proposition de non rétroactivité des deux premiers mandat du Prince. Mais
puisque nul part non plus sur la terre des hommes, on n’organise des élections quelles qu’elles puissent être pour les perdre, la gifle risque d’être assez cuisante en 2015.
Plus qu’un appel à la clairvoyance, ce bout de texte n’est qu’une injonction, un petit rappel à tout le monde que la politique reste et demeure une plaisanterie, un sale jeu où on ne devrait pas mettre trop du coeur, mais plutôt la sagesse, et seulement la sagesse.
Gbégnédzéanyi.
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