18 février 2015

Que la lumière soit…

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Comme toutes les semaines, les juristes en gestation de la Faculté De Droit de l’Université de Lomé, armés de leur courage indien et persuadés que le meilleur pour eux reste à venir, se sont encore empaquetés dans l’amphithéâtre A Droit, bravant la chaleur accablante et l’insoutenable inconfort pour suivre leur traditionnel cours des « entreprises en difficultés ».

A peine avait-on commencé par lire les premières lignes que piouf!!! Haut-parleurs et microphones se sont décidés à ne plus émettre de leur son. De quoi frustrer enseignant et apprenants contraints à partir de cet instant à jouer malgré eux au jeu de cache-cache auquel la Compagnie Énergie Électrique du Togo les obligeait. Cet état de chose a dû me rappeler un éditorial que mes oreilles ont surpris à la Radio France International il y a quelques années. Appréciez avec moi la faculté qu’ont les penseurs de ce continent de pouvoir rappeler par le simple coup de plume, à nos dirigeants, leurs incapacités et pourtant!

<< Que de pénurie de leadership! Disons éclairé, de ne pas entendre les messages de rugissement du fleuve Congo est tout au moins le signe d’une incurable surdité.

    Mais comment demander à des dirigeants qui n’ont rien su tirer de l’énergie et de la vitalité de leur jeunesse, de faire accoucher à la nature le courant pour y radier une économie qui en réclame pour décoller? Certes, il arrive à des États relativement bien gérés tels l’Afrique du sud, d’être durement atteints par les pénuries, et donc le délestage. Mais tous ne sont pas atteints de la même façon.

    Au fond, le taux de couverture d’un pays en termes d’énergie électrique permanente pourrait être un critère de mesure, sinon de bonne gouvernance, du moins, de la volonté des gouvernants de développer leurs nations.

    Dites-moi combien de barrages vos dirigeants ont construit et je vous dirai quels rêves ils nourrissent pour votre peuple.

    Dès 1961, Kwame N’KRUMAH à qui l’on reprochait beaucoup ses rêves de grandeur, a fait construire sur la volta dans les gorges d’Akossombo, le fameux barrage hydroélectrique du même nom. Les principaux voisins du Ghana dépendent encore aujourd’hui de l’électricité produite par cet ouvrage.

    Abidjan, Brazza, Dakar, telle une maladie honteuse, l’épidémie de délestage gagne les capitales africaines les unes après les autres. La présence du courant électrique devient un luxe dans les maisons et les entreprises surtout les plus petites n’en finissent pas de dépérir du fait de l’incapacité à produire de manière régulière.

    À quoi sert-il de parler de développement, si l’Afrique ne peut s’offrir l’énergie nécessaire à son industrialisation? Voilà cinquante ans que l’on nous vante le site d’Inga, dont le débit exceptionnel du fleuve Congo suffirait à alimenter toute l’Afrique sub-saharienne.
   
    Éternel projet dont le seul handicap est d’être situé en Afrique noire et pas en occident ou en Asie.

    INNNGA!!! Son nom résonne dans nos têtes comme une affligeante preuve de l’incapacité de nos dirigeants à réellement se mettre ensemble pour sortir leur peuples des ténèbres.>>

Jean-Baptiste PLACCA a dit!

Gbégnédzéanyi.

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Commentaires

Guillaume
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C'est étrange que nous subissions ces délestages au quotidien sans que personne ne dise mot. C'est étrange que ce soit un phénomène qui se soit pérennisé dans le temps sans qu'on ne lui ait trouvé de solution.

A quand la fin d'une dépendance énergétique ?

M. Jean Baptiste Placca est un de ces messieurs dont j'ai une admiration inconmensurable.

Très bien relaté, beau billet !