Le coup de frein à la dynamique burkinabé

8 avril 2016

Le coup de frein à la dynamique burkinabé

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    Quand même le statut de pays démocratique ne suffit plus pour se sentir épargné de la furie des barbus d’AQMI, à quoi devra-t-on s’attendre pour ce qui est des pays ou la gouvernance tangue?

    Une révolution presque enviable, une transition presque parfaite, assortie d’élections présidentielles exemplaires, voilà qui, au vu du théâtre qui se joue actuellement à Ouagadougou, semblait trop beau pour un continent comme le nôtre, quand on sait que le meilleur n’a pas toujours été le principe dans le quotidien de l’Afrique.

    Au soir de ce vendredi 15 janvier 2016, alors que tout le continent venait de prendre connaissance de la formation du nouveau gouvernement à l’issue des presque parfaites élections présidentielles au « pays des hommes intègres », l’on s’est juste senti tombé d’un peu haut, à la tombée de la nouvelle de ce que l’on pourrait appeler le « remake » du Radisson blue de Bamako.

    En effet, se sentant trop absent dans le quotidien de ce pays pour lequel tout semble trop bien marcher, les djihadistes de AQMI, entendez Al-Quaïda au Magreb Islamique n’ont trouvé mieux que de s’attaquer au restaurant « Kapuchino » puis à l’hôtel « Splendide » de Ouagadougou.

    Ces barbus doivent sûrement avoir senti recevoir un coup à l’orgueil. Eux qui sont devenus un sujet de préoccupation internationale, eux qui sont devenus si importants dans le landerlot politique de certains États, comment ont-ils pu ne pas saper la trop bonne dynamique de ce pays qu’est le Burkina? Comment avaient-ils laisser ce pays prospérer au point de se voir octroyer le titre de « meilleur élève au cours de démocratie »!?! Il fallait donc se rappeler d’existence aux uns et aux autres; et c’est ce qu’ils ont fait.

    Selon les informations dont on dispose, aux environs de 19h30, des hommes armés investissent le « Splendide hôtel » de Ouaga. Ils tirent des rafales aux fins de terroriser les occupants de l’hôtel et s’engouffrent dans les locaux de l’établissement. Selon les dires fe Yaya BOUDANI, correspondant de Radio France International à Ouagadougou, « les assaillants ont pris soin de ne laisser s’échapper aucun des occupants de l’hôtel. »

    À l’heure où nous sommes, on sait juste qu’une soixantaine d’otages ont été libérés, pour une vingtaine de morts et un peu plus d’une trentaine de blessés.

    Voilà un bien triste bilan pour un pays que l’on n’a pas encore fini de donner en exemple. Un pays que jusqu’au jour d’aujourd’hui, l’on a toujours considéré comme le meilleur élève au cours de démocratie, sur ce continent où le quotidien ne devient que trop lassant, où l’on a une insatiable envie de voir un truc nouveau.

    On sait que le Burkina est un pays qui n’a pas une tradition très musulmane comparativement à ses autres pairs sahéliens. Un pays qui ne devrait pas être très facilement convertible, si tel était le dessein projeté par les djihadistes. Alors pourquoi dont aller s’exercer sur un théâtre où ils n’auraient pas grand-chose à gagner. À mon humble avis, il n’est pas bien important pour l’heure de s’atteler à cette question. L’idée à laquelle il faudra se faire, c’est que désormais aucun pays absolument ne se trouve plus à l’abri des envolées belliqueuses de ces « fous d’Allah ». Ils pourraient désormais, choisir de s’essayer au Togo, de secouer le Bénin, de visiter le Ghana, ou encore de retourner au Mali. Ce genre d’inquiétude se résume si bien dans les mots de ce passant à qui la Rfi a tendu son micro:  » ça pourrait être n’importe où! Ça pourrait être au marché! Je pouvais être là-bas! »

    La sécurité, cela me parait la chose la plus enviable pour un pays. S’il venait à la perdre, que lui resterait-il si n’est se retrouver écartelé entre bandes armées, telle la Lybie, telle la Syrie?

Gbégnédzéanyi.

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