Arnaud BOCCO

GUELI Koffi: vers un retour aux premiers amours de l’homme au « coeur jaune »?

 

Crédit-photo: Arnaud BOCCO

   ​Depuis notre toute dernière rencontre à Bata en Guinée équatoriale où il évoluait sous les couleurs du Deportuvo de Mongomo, le rejeton de Fiovi a encore bien voulu répondre aux quelques questions que nous nous sommes proposés de lui poser.

Entre performances, fin de contrat, coup de coeur et suite de carrière, celui que l’on a affectueusement surnommé Robinho nous dresse un tableau complet de sa personne.
    – GUELI Koffi, bonjour…

    -Bjr monsieur Arnaud.

    -Depuis notre dernière rencontre, c’était à Bata en Guinée équatoriale, nous n’avons plus eu l’occasion de nous rencontrer; qu’êtes-vous devenu? Comment s’est terminée votre saison?

    -Je suis resté le même GUELI koffi que vous avez rencontré à Bata… J’ai bien terminé ma saison avec le Deportuvo en remportant la coupe de la Guinée équatoriale et en terminant deuxième meilleur buteur du championnat malgré le fait que j’avais eu maille à partir en début de saison avec l’ancien entraîneur qui avait estimé s’être trompé sur mes performances. Hélas, il a dû être relevé de ses fonctions.


    -Pour une telle performance, vous devriez être la perle rare de l’équipe! Non? Seulement vous n’y êtes plus. C’était quoi la pomme de discorde entre le Deportuvo de Mongomo et vous?

    -Le non respect du contrat qui nous liait, est l’épine qui a créer tout ce remue-ménage entre le Deportuvo et moi.

    -Et depuis, plus rien? Le club ne vous a plus fait signe histoire de régulariser la situation?

    -C’est une situation sur laquelle je n’aime plus revenir. Mon avovat s’occupe de tout cela. Vous aurez les suites le moment venu.

    -GUELI Koffi au N’zalang national ou GUELI Koffi au « coeur jaune », lequel est d’actualité ?

    -GUELI koffi comme vous-même vous l’avez souligné, a « un coeur jaune » donc il préférerait jouer pour le Togo même si jusqu’à présent il est toujours suivi de prêt par le N’zalang national.

    -Et voilà qui nous renvoie au sujet même de notre entretien… On a ouï dire de GUELI Koffi qu’il s’apprêterait à rejoindre l’Association Sportive du Port Autonome de Lomé. D’autres thèses penchent plutôt en faveur de Gomido de Kpalimé, devrait-on croire à un retour aux premiers amours avec le Port?

    -Il est bien vrai que je suis en discution avec les deux clubs mais pour le moment rien n’est finalisé, même si le Port semble prendre le dessus sur Gomido. Nous sommes en football et tout peut aller vite, et plus que vous ne puissiez l’imaginer.

    -Est-ce à dire que vous n’avez plus d’offres ailleurs que dans le championnat local? On ne s’attendait vraiment pas à cela. C’est quoi la raison?

    -J’ai d’autres propositions à l’exterieur que j’analyse. Mais on ne part pas parce qu’il faut partir… Il faut partir pour jouer dans un championant qui sera plus huppé que celui du Togo.

    -On s’imagine en tout cas que GUELI Koffi voudra préférer son club de coeur l’As Togo-port, à Gomido de Kpalimé, histoire de retrouver les vieux copains après la pérégrination continentale! Non?

    -À quelque chose près, oui; mais je ne ferme pas totalement la porte à Gomido ni aux autres clubs, même en division inférieure. Pour moi, c’est d’abord prendre du plaisir en tapant dans le ballon sur les pelouses togolaises.

     -La sélection nationale du Togo s’est attaché, au post de sélectionneur, les services d’un vieux rompu à la tâche; Claude LEROY, avez-vous déjà eu à le rencontrer, voire à discuter avec lui pour une éventuelle intégration de l’écurie des éperviers; vous qui avez  » un coeur si jaune »?

    – Discuter avec lui, non pour le moment parce que je n’ai pas encore eu cette chance de le rencontrer en  tête à tête ; par contre, il m’a vu jouer lors du match qui a oposé la sélection locale du Togo à celle de la sélection régionale maritime.

    -Faudra-t-il donc présumer que votre style de jeu lui eu plu?

    – Peut-être oui, sinon je n’aurais pas été présélectionné pour la CAN 2017.

    -Ok! Devrions-nous vous souhaiter quoi? Une bonne saison? Ou que vous trouviez mieux à l’extérieur?

    -Hahahaha! Vous autres journalistes, êtes terribles… Souhaitez-moi ce que vous voulez… L’essentiel c’est que je trouve un bon point de chute.

    -Alors c’est de vite trouver mieux ailleurs!?!

    Le temps de Dieu est le meilleur…

    -GUELI Koffi, merci!

    -Merci monsieur Arnaud.

                                                                                     Gbégnédzéanyi.


TOGO: enfin le championnat de football de l’élite

    

Crédit-photo: Arnaud BOCCO
Au Togo, après deux ans d’interruption, le championnat de football de première division a repris ses droits en ce dimanche 11 septembre 2016. Sur toute l’étendue du territoire national quatorze clubs se sont affrontés pour l’obtention de la première place au classement.

    Fortunes diverses pour les pensionnaires de l’élite togolaise à l’issue de cette première journée du championnat national de football de première division.
Deux années en effet se sont écoulées de la fin de l’exercice précédent, c’était en date du 30 octobre 2014 avec le sacre de SEMASSI de Sokodé.
    Ainsi donc, à l’apparente bonne forme des clubs dont les préparatifs les présentaient comme devant prendre les devants dès l’entame, s’est substituée une contre performance, au profit des supposés mal empoints.
    Au stade municipal de Lomé et sous les lunettes vigilantes du sélectionneur national Claude LEROY, #SEMASSI le champion en titre n’a pas su se faire respecter par l’#OTR, ex #As_DOUANES de #Lomé. Score final, 0-0.
    Le dynamique togolais (#DYTO) de #Lomé sur ses propres installations du stade de #Kégué s’est fait surprendre par #MARANATHA_FC de #Fiokpo, 1-0 sur une réalisation de Klouko Kokou Claude.
    Hold-up parfait d’#AGAZA qui faisait le plus long déplacement chez #FOADAN de #Dapaong 1-0.

 

   Belles opérations de #GBIKINTI de #Bassar, de #KOROKI_MÈTÈTÈ de #Tchamba et d’#UNISPORT de #Kouloundè face respectivement à #ASKO de #Kara, #ANGES de #Notsè et #KOTOKO de #Lavié. Scores à l’arrivée, 2-0, 3-0 et 1-0.

    L’#As_TOGO_PORT de Lomé, à #Kpélé_Kponvié, contraint #GOMIDO au partage des points; 1but partout.
    En tout et pour tout, dix buts ont été marqués dont le premier de la saison par Tchao Rafiou de #KOROKI_MÈTÈTÈ dès la 7ème minute jeu.

Au sortir de cette première journée, le classement se présente comme suit:

1er- KOROKI-MÈTÈTÈ

2ème- GBIKINTI

3ème- AGAZA

4ème- MARANATHA

5ème- UNISPORT

6ème- AS TOGO PORT

7ème- GOMIDO

8ème- SEMASSI

9ème- AS OTR

10ème- KOTOKO

11ème- DYTO

12ème- FOADAN

13ème- ASKO

14ème- ANGES
                                                                               Gbégnédzéanyi.


Emmanuel ADEBAYOR : mue et mutation; vers un retour aux premiers amours?

Emmanuel ADEBAYOR…

    À l’évocation du nom de cette étoile du football, même à l’esprit de la vieille none des îles Vanouatou, il revient l’idée d’un attaquant rompu à la tâche qui trouvait toujours le moyens de se défaire des défenses les plus alertes.

    Mais Shéyi fut, plus qu’il n’est. Oui, nous parlons de cet homme à un temps pas présent parce que depuis un moment relativement long, Emmanuel ADEBAYOR n’est plus Emmanuel ADEBAYOR. Certes, l’homme garde toujours l’ora qui pèse à la nuque des défenseurs; mais à y voir de près, la lame autrefois tranchante du rejeton de Kodjoviakopé s’est entre-temps émoussée.
Shéyi, la mue en maître à jouer…


    Au commencement, l’homme qui a forcé la fin de la carrière du défenseur camerounais Raymond KALLA était un milieu de terrain. Sa mutation en avant-centre est l’oeuvre du champion du monde 1998, Didier DESCHAMPS qui alors entraîneur du club de la principauté Monaco a vu en l’homme, plus qu’il n’en avait l’air. Coup d’essai, coup de maître, le pari a réussi. Ainsi donc de l’AS MONACO jusqu’au REAL de MADRID en passant par ARSENAL et MANCHESTER CITY, Emmanuel ADEBAYOR a pu confirmer tout le bien que l’on pensait de lui. Même si dans les compétitions continentales, le capitaine de l’équipe nationale du Togo n’a pas eu un parcours très reluisant, il a toujours su se rendre pardonnable par ses coups de génies.
    Shéyi, la mutation en serviteur…


    À défaut de continuer d’être le goléador adulé du public sportif togolais, Shéyi Emmanuel ADEBAYOR que l’on a essayé  » d’enterrer » un peu trop tôt continue de prouver aux uns et autres qu’il reste vivant. Il le faisait savoir entre-temps lors d’un conférence de presse en ces termes: << s’il est quelqu’un qui doit me faire arrêter le football, c’est la nouvelle génération d’attaquants qui vient, c’est-à-dire les PLACCA FESSOU et autres. Il n’appartient pas à un quelconque coach de me mettre sur la touche.>>

    Et cette nouvelle génération d’attaquants, c’est précisément elle que le seul ballon d’or que le Togo ait connu à ce jour, a poussé de l’avant en cette dernière journée des éliminatoires de la coupe d’Afrique des nations Gabon 2017. Outre le fait d’avoir par manque de concentration loupé un penalty, il est apparu clair qu’ADEBAYOR a été l principal artisan de la victoire du Togo contre le Djibouti en ce dimanche après-midi du 04 septembre 2016. La vieille outre que l’on songeait a ranger à jamais s’est encore montrée très utile, ce qui jette la perspective d’une re-mutation de celui qui longtemps à régné sur l’attaque de l’équipe nationale du Togo.

    Plutôt que de le  laisser sur la touche pour ses dernière s contre performances, en l’occurrence son bilan d’un seul but en six mois passés avec le club anglais de CRYSTAL PALACE, Emmanuel ADEBAYOR au vu de ses dernières prestations a encore beaucoup  à donner comme ses lumineuses passes toujours servies sur un plateau d’or à ses futurs successeurs qui le lui rendent si bien en transformant ses passes en buts.

    Emmanuel ADEBAYOR, désormais milieu de terrain, pourquoi pas? Ne serait-ce pas une bonne expérience à tester?
                                                                               Gbégnédzéanyi.



Desiderata…

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Crédit photo: Arnaud BOCCO

    Adieu! Adieu!

    Voici que je m’en vais, libéré du joug de la chair;
    Car l’Eternel a fait sonner pour moi mon heure;
    Avec le souci du serviteur qui a voulu plaire à son Créateur,
    Je m’en vais;
    Ne vous apitoyez point à mon sujet, j’ai vu la face du Seigneur;
    N’alarmez point mes gens;
    Car mon divin destin est préférable;
    Je m’en irai voir les miens, je m’en irai voir les vôtres.
    Et vous autres, vous ne vous cacherez point de ma vue,
    Car ici bas, s’est achevé mon périple;
    Soyez forts, chantez à mon sujet
    Jubilez, sautez à la Gloire du Saint-Béni-Soit-Il!

    Pour moi, tu ne t’es point pressé!
    Mais pour l’autre, dépêche!

    « Revenez au Seigneur, et le Seigneur retournera Sa Face vers vous », dit Malachie;
    Reconsidérez l’Oeuvre! Rendez-grâce!
    Et « aimez-vous les uns les autres comme vous a recommandé votre Seigneur.

                                Gbégnédzéanyi.
  


Scène de ménage au nouveau quartier de Bè-kpota: un invité de trop dans la cour du sergent Wiyao

 

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Crédit photo: Arnaud BOCCO

   Une belle-mère disait-on, cela se conserve le mieux possible. Mais si entre-temps, la crise économique est passée par vous, et que la gamelle familiale se révèle avoir un invité de trop, tous les moyens semblent bons, pour s’en débarrasser.

    En se réveillant ce matin, le Nouveau-Quartier de Bè-Kpota n’était que sonné par le joyeux vacarme qui a bercé son sommeil la veille.

    Wiyao est le seul corps habillé du Nouveau-Quartier de Bè-Kpota. Il n’a depuis toujours été connu que comme sergent de l’armée de son pays. Sa femme Prénam et son jeune garçon âgé de quelques mois seulement, constituaient avec lui, une famille plutôt remarquable et presque enviable, tant personne n’avait jamais entendu d’histoire prévenant de leur cour. C’est fort de ce constat que Wiyao se grouillait dur pour satisfaire les besoins de son petit monde. Mais seulement voilà, tout se gâta lorsque sa belle-mère, maman de Prénam, sans se douter du supplice qu’elle imposait à son gendre, décida de prolonger son séjour à Lomé, auprès de la petite famille, séjour qui déjà obligeait notre vaillant sergent à jouer de la grosse caisse et de la pioche pour rassembler le surplus quotidien exigé par la gamelle familiale. Au début, Wiyao pensait qu’il ne s’agissait que d’une simple visite de quelques jours, et que la vieille s’en retournerait vite fait d’où elle avait surgi. Il s’était leurré. Et c’est précisément face à cette déconvenue que le héros de notre histoire changea sombrement d’humeur dans la maison. Wiyao commença donc à rentrer du boulot bien tard, lui qui n’était pas connu pour être un noctambule. Pour mieux « digérer » les soucis nés de cet encombrement et des dettes qu’il a engendrées, il se mis également à boire. Tout ceci se faisait sans que le voisinage s’en doute, jusqu’à ce soir d’avril où revenu du boulot, Wiyao n’avait pas eu droit à son seau d’eau qui chaque soir, devait patienter à la salle de bain pour qu’il puisse se défaire de la crasse accumulée durant la journée. Prénam sa femme n’avait visiblement pu trouver aucune raison assez valable, à ce manquement. Le comble, c’était que sa part du dîner n’était pas non plus sur la table, et pour raison, sa belle-mère, entre-temps revenu d’un des nombreux réveils spirituels qui animent la ville de Lomé, s’en était emparée.  » n’nan n’avait rien mangé de toute la journée. Alors quand elle est revenue, je n’ai pu m’empêche de lui céder la pâte de mil qui restait. » Voilà ce que Prénam a répondu à son mari.

    Stupéfaction de notre sergent, pour qui il n’en fallait pas plus pour réveiller la colère, colère qui n’avait que trop été étouffée en sa personne. Wiyao s’empara de sa ceinture et entrepris d’apprendre à sa femme qu’un sergent était tout sauf méprisable.

    Le coup de jeûne forcé, il savait que sa femme n’était pas suffisamment bête pour le lui faire. Ce ne pouvait être qu’une idée provenant de la vieille. Un autre soir, rentrant de sa virée nocturne, il avait déjà surpris une de ces conversations qui se terminait par cette injonction de la vieille: « les hommes, c’est comme cela qu’il faut les traiter si l’on entend les avoir toujours aussi dociles. » Wiyao qui a attendu aussi patiemment l’occasion de prouver le contraire à cette vieille, ne pouvait pas rater le coche. Il commença malgré lui à rouer de coups sa dulcinée qui couru promptement se réfugier auprès de sa mère. Notre sergent ne souhaitait que cela. Faisant semblant de rater la fille, il malmenait la vieille. Prénam s’esquiva et devança sa mère au portail, hurlant que son homme était devenu.

    Avant que le jour se fut levé, Prénam et sa mère étaient bien loin de domicile de Wiyao le sergent.  Ce dernier en souffrira quelques jours, mais se dit-il, « au moins, cette vieille paysane ne reviendra plus lui pourir la vie avant bien longtemps. Pour sa femme, il trouvera sûrement le moyen de la faire regagner le domicile conjugal. »

    Une belle-mère, disait-on par le passé, était même plus chère que sa femme à soi. Mais depuis que la vie chère a pris place dans les quotidiens, tous les moyens sont bons, pour se débarrasser de certaines d’entre elles.
                               
                                Gbégnédzéanyi.


Le coup de frein à la dynamique burkinabé

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    Quand même le statut de pays démocratique ne suffit plus pour se sentir épargné de la furie des barbus d’AQMI, à quoi devra-t-on s’attendre pour ce qui est des pays ou la gouvernance tangue?

    Une révolution presque enviable, une transition presque parfaite, assortie d’élections présidentielles exemplaires, voilà qui, au vu du théâtre qui se joue actuellement à Ouagadougou, semblait trop beau pour un continent comme le nôtre, quand on sait que le meilleur n’a pas toujours été le principe dans le quotidien de l’Afrique.

    Au soir de ce vendredi 15 janvier 2016, alors que tout le continent venait de prendre connaissance de la formation du nouveau gouvernement à l’issue des presque parfaites élections présidentielles au « pays des hommes intègres », l’on s’est juste senti tombé d’un peu haut, à la tombée de la nouvelle de ce que l’on pourrait appeler le « remake » du Radisson blue de Bamako.

    En effet, se sentant trop absent dans le quotidien de ce pays pour lequel tout semble trop bien marcher, les djihadistes de AQMI, entendez Al-Quaïda au Magreb Islamique n’ont trouvé mieux que de s’attaquer au restaurant « Kapuchino » puis à l’hôtel « Splendide » de Ouagadougou.

    Ces barbus doivent sûrement avoir senti recevoir un coup à l’orgueil. Eux qui sont devenus un sujet de préoccupation internationale, eux qui sont devenus si importants dans le landerlot politique de certains États, comment ont-ils pu ne pas saper la trop bonne dynamique de ce pays qu’est le Burkina? Comment avaient-ils laisser ce pays prospérer au point de se voir octroyer le titre de « meilleur élève au cours de démocratie »!?! Il fallait donc se rappeler d’existence aux uns et aux autres; et c’est ce qu’ils ont fait.

    Selon les informations dont on dispose, aux environs de 19h30, des hommes armés investissent le « Splendide hôtel » de Ouaga. Ils tirent des rafales aux fins de terroriser les occupants de l’hôtel et s’engouffrent dans les locaux de l’établissement. Selon les dires fe Yaya BOUDANI, correspondant de Radio France International à Ouagadougou, « les assaillants ont pris soin de ne laisser s’échapper aucun des occupants de l’hôtel. »

    À l’heure où nous sommes, on sait juste qu’une soixantaine d’otages ont été libérés, pour une vingtaine de morts et un peu plus d’une trentaine de blessés.

    Voilà un bien triste bilan pour un pays que l’on n’a pas encore fini de donner en exemple. Un pays que jusqu’au jour d’aujourd’hui, l’on a toujours considéré comme le meilleur élève au cours de démocratie, sur ce continent où le quotidien ne devient que trop lassant, où l’on a une insatiable envie de voir un truc nouveau.

    On sait que le Burkina est un pays qui n’a pas une tradition très musulmane comparativement à ses autres pairs sahéliens. Un pays qui ne devrait pas être très facilement convertible, si tel était le dessein projeté par les djihadistes. Alors pourquoi dont aller s’exercer sur un théâtre où ils n’auraient pas grand-chose à gagner. À mon humble avis, il n’est pas bien important pour l’heure de s’atteler à cette question. L’idée à laquelle il faudra se faire, c’est que désormais aucun pays absolument ne se trouve plus à l’abri des envolées belliqueuses de ces « fous d’Allah ». Ils pourraient désormais, choisir de s’essayer au Togo, de secouer le Bénin, de visiter le Ghana, ou encore de retourner au Mali. Ce genre d’inquiétude se résume si bien dans les mots de ce passant à qui la Rfi a tendu son micro:  » ça pourrait être n’importe où! Ça pourrait être au marché! Je pouvais être là-bas! »

    La sécurité, cela me parait la chose la plus enviable pour un pays. S’il venait à la perdre, que lui resterait-il si n’est se retrouver écartelé entre bandes armées, telle la Lybie, telle la Syrie?

Gbégnédzéanyi.


Évala : l’autre fête nationale du Togo

« Il n’est d’éternellement beau que ce qui ne peut servir à rien. » Disait Théophile Gautier Si cet homme revenait tout de suite à la vie et se décidait à visiter mon pays le Togo, il se rendrait à l’évidence qu’il s’était leurré et qu’il a mené plein de gens en bateau. Il verrait par lui-même qu’il est de ces choses éternelles qui dans nos Républiques bananières, s’étaient imposées comme hyper belles, et qu’elles n’ont depuis toujours, servi à quelque chose d’éternellement « bien »: la cause nationale notamment.


    En ce début de vacances d’été et depuis que mon pays fut, il y a toujours eu ce moment de trêve où le fonctionnement de l’administration se plonge en hibernation. Ce moment où la cause nationale s’impose et jette presque tout à l’arrière-cour des priorités. Il s’agit en effet de cet instant où il ne convient pas d’avoir quelque besoin que ce soit, surtout à devoir se faire servir de manière pressante par l’administration togolaise; sinon tant pis. Bref, presque tout l’appareil d’Etat se met en vacance.

Voici donc! Moi, j’ai fréquenté à l’école primaire privée laïque « les Abeilles ». J’ai eu d’assez bons maîtres. Ils se sont même mis en quatre pour recenser nos fêtes traditionnelles propres au Togo et nous les enseigner; le devoir les y contraignant. Je me suis donc donné la peine d’en retenir la majeure partie. Il s’agit entre autres, de Dézan (fête du palmier), Ayizan (fête du haricot), D’pontr (fête des ignames), Agbogbozan (fête de la muraille agbogbo), Adzinoukouzan, Kpéssôssô (fête de la prise de la pierre sacrée), mais aussi et surtout Évala ! C’est pourquoi cette dernière a suscité le plus mon intérêt, vous comprendrez bientôt.

Retournons encore une dernière fois dans mes classes de primaire pour rappeler que mes maîtres ont également pris le soin de me montrer la différence entre ces fêtes traditionnelles et les fêtes nationales qui requièrent l’intérêt de tous sans distinction. Seulement, voilà ! Depuis toujours, les choses ont donné l’air de donner tort à ces gars qui auraient commis le péché de changer de place à l’une de ces réjouissances villageoises, qui en fait, a plus une apparence de fête nationale. Il s’agit en effet de la fête « Évala » en pays Kabyè.

Ce qui saute aux yeux du profane, lors de cette fête, c’est de voir de jeunes garçons, qui dans un élan d’initiation se mettent deux à deux pour rivaliser d’ardeur au travers de vives empoignades avec en fond sonore un joyeux vacarme. Un bruit digne de « montagnards » sortis tout droit de la préhistoire: c’est Hamadou KOUROUMA qui a dit.

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« S’il m’était donné d’opérer une nouvelle classification des fêtes dans mon pays, « Évala » serait érigé en fête nationale; je vous en conjure! »

Voilà en fait une fête traditionnelle qui a depuis toujours eu le privilège de s’apparenter à une chose publique. Elle a même acquis des « prérogatives de puissance publique »; les fameuses « 3P », chères à tout apprenti juriste.

Évala est la seule fête traditionnelle qui au Togo, bon gré mal gré, mobilise les plus grosses pointures de l’appareil d’Etat. Durant cette fête, les fauteuils de l’administration restent vides pendant plusieurs jours : un air de vacances tombées de nulle part flotte sur me pays. Vous savez enfin mieux que moi qu’il n’ y a que pendant Évala que nos écrans de télé sont pris en otage par d’intrépides empoignades avec la collaboration essentielle de la Télévision togolaise, notre chaîne nationale.

Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira de vous toute sorte de mal pour avoir assisté à Évala! Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande à la cour royale.

Au-delà de tout, voici mon inquiétude. Moi je rêvais d’être président de la République. Mais depuis que je me suis fait à l’idée que le nombre de mandats présidentiels n’est pas près d’être limité, je me suis ravisé. Sinon, si j’avais pu accéder à la magistrature suprême, j’aurais élevé la fête traditionnelle de chez moi à ce pôle d’attraction. Jean-Pierre est mon ami. Plus courageux que moi, il se présentera envers et contre tout à la prochaine élection présidentielle. Et si par un heureux hasard il gagnait (le rêve étant permis), il voudrait faire de même pour la fête traditionnelle de chez lui. Puis Agossou quand il y sera, puis Akpénè, puis Tchilalo, puis Kampatib, puis Wiyao, puis Nathalie, jusqu’à la lie.

Le Togo, une démocratie normale.

Gbégnédzéanyi.


GUELI Koffi ou la pépite qui aiguise les appétits

Crédit-photo: Arnaud BOCCO

Rompre avec la monotonie des frustrations politiques qui tapissaient nos colonnes, stigmate de combats rondement menés sans aucun espoir de les remporter, et baigner dans un environnement nettement plus reposant, voilà ce qui nous a poussé à trancher littéralement avec ce que nous avions l’habitude de vous proposer. Pour ce faire, « le point de l’observateur » s’est donc mis en quatre pour vous recueillir les mots d’un jeune footballeur togolais, qui, par ses prestations draine pas mal d’attentions vers Bâta en Guinée équatoriale où nous avons du nous rendre. GUELI Koffi répond donc aux inquiétudes qui doivent sûrement être les vôtres en ce moment précis où il semble en passe de se faire enrôler sous le drapeau d’un pays autre que le sien. Voici son coup de gueule.

-GUELI Koffi, bonjour.

-Bonjour monsieur.

Comment vous allez?

    –Bien bien!

Après être passé brièvement dans l’élite togolaise, vous avez parcouru entre autres le Stade Mandji de Port-gentil au Gabon, le Rayon Sport de Kigali, l’ASFA Yenenga du Faso et aujourd’hui, vous êtes au Déportivo Mongomo de la Guinée équatoriale. Alors, la première question qui nous vient à l’esprit est de savoir quelle comparaison vous en faites avec la division première togolaise.

    –Merci. Le championnat togolais a un bon niveau, mais les moyens manquent. Par contre ici, le niveau n’est pas mal et vous avez du voir par vous-même, c’est plutôt bien organisé.

Quand vous dites que les moyens manquent au Togo, qu’entendez vous par ce manque de moyens?

    –Les clubs togolais ne sont pas structurés comme il le faut et les subventions accordées aux clubs ne leur permettent pas de réaliser de grandes choses. C’est au Togo seulement que vous pouvez encore voir un joueur avec un salaire en bas de cent milles francs CFA.

Ah oui? C’est dire que vous gagnez beaucoup ici maintenant! Non? Ça doit faire rêver là!

    –Pas mal pour moi! Pas mal! Je ne me plains pas de ma situation.

Alors, pour faire beaucoup plus sérieux, dites-nous, comment se déroule votre saison ici au Déportivo Mongomo? Vous avez suffisamment de temps de jeu? Vous avez combien de buts à votre actif?

    –Bien bien pour le moment! Au début je n’avais pas assez de temps de jeu, mais aujourd’hui Dieu merci, je suis au devant de la scène avec huit buts en douze matchs de championnat et deux autres buts en trois matchs de coupe de la Guinée.

On dit de vous que vous avez le flair du but, cela se confirme-t-il comme cela?

-Tout va bien pour le moment, et comme on ne pas danser et se voir soi-même entrain de le faire si bien, je remercie seulement Dieu et je laisse les commentaires se faire!

Cela vous dirait de mettre ce talent au service de la sélection nationale togolaise?

    –Pourquoi pas? Le rêve de tout jeune, c’est d’arborer la tunique de son pays, donc si l’occasion le permet, je dirai Dieu merci!

Vous semblez donc disposé à répondre à l’appel de votre Togo natal, mais seulement voilà, il y a quelques jours, le président du Déportivo Mongomo en la personne de CANO l’artiste, intime l’ordre à GUISON Blaise votre coach, lui qui ne semblait pas très imbu de vos prestations, ce qui plus tard lui coûtera d’ailleurs son poste, de vous faire jouer en quart de finale de la coupe de la Guinée. Vous profitez pour mettre une fois encore tout le monde d’accord avec un but et une passe décisive. À la fin du match le sélectionneur du N’zalang national vous invite à faire partie de son écurie, le président de la fédération reviendra également à la charge. Pendant ce moment, dans la mère patrie, l’on ne se bouscule pas pour mieux faire les choses, voire vous convoquer en sélection. Ce doit être bien tentant pour vous non? Seriez-vous prêt à servir sous les couleurs d’une autre nation?

    –Servir une autre nation en effet, ne m’est jamais venu à l’esprit. Mais aujourd’hui, je fais face à une situation délicate. Mon seul souhait c’est d’arborer la tunique de mon pays, mais voilà que rien ne bouge du côté du 228 pour le moment. Et puisque << nul n’est prophète en son pays>>, si pour l’heure, mon pays ne me fait pas confiance et qu’un autre veut profiter de mon talent, tant mieux! À défaut du chien, on amène le chat à la chasse! Il t’aidera à attraper ne serait-ce qu’une souris!

En servant sous un drapeau étranger, êtes-vous sûr de pouvoir le faire à coeur joie?

    –Servir sous les couleurs d’une autre nation, ce peut être possible si cette dernière reconnaît votre valeur!

Tout semble dit!
    Alors, parlons un peu de vous. Pour un footballeur du sud du Sahara, vous avez plutôt un remarquable speech! Comparativement à vos homologues qui n’ont pas cette facilité d’expression dans la langue de Molière! Sans toutefois vouloir nous montrer indiscret, nous est-il donné de connaître votre niveau d’étude?

    –Sans me vanter, je sais que j’ai fréquenté, mais pour mon niveau d’étude, je n’en parle pas souvent.

GUELI Koffi, nous arrivons presque à la fin de notre entretien, voudriez-vous profiter de notre micro pour dire un mot à des proches? On sait que vous avez un frère qui a tout donné pour que vous arriviez au niveau où lui n’a pas pu en tant que gardien de but, vous avez également un petit neveu qui ne jure que par vous malgré toute la pléiade de stars qui existent aujourd’hui dans le monde du football, puis vos parents et vos amis, qu’ avez vous à leur dire?

-Je voudrais à travers votre micro, tout d’abord vous remercier pour le boulot que vous abattez pour l’évolution du football africain en général et celui du Togo en particulier. Un grand merci à tous ceux qui de près ou de loin ne ménagent aucun effort pour ma réussite; mon frère, mes soeurs, mes neveux et nièces. Mes entraîneurs, et présidents par qui je suis passé ne sont pas du reste. Je ne puis citer tout le monde, donc merci à tous et surtout à vous autres hommes de médias qui faites de nous ce que nous sommes. Merci et que le Tout Puissant nous protège pour un lendemain meilleur.

GUELI Koffi, merci.

    -Je vous en prie.

GUELI Koffi a dit.


« Afôkou » ou danger: Nkurunziza crie au malheur

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Confectionner ses ambitions à proportion de ses moyens et à la mesure des possibilités dont on dispose, cela ne doit sûrement avoir que du bénéfice.

En annonçant ce mercredi 12 mai 2015, sur les ondes d’une radio privée, la destitution du président de la République, le général Godffroy NYOMBARÉ, accompagné d’une poignée de hauts responsables de l’armée burundaise, eux tous profitant des mouvements de contestation relatifs au troisième mandat de Pierre NKURUNZIZA, croyaient sûrement pouvoir venir à bout de ce régime après seulement quelques jours de combat autour des médias d’Etat essentiellement. C’était sans compter avec la détermination de la garde présidentielle et des équipements dont elle était pourvue.

Sans même s’assurer de ce que ces mutins seraient à même de remporter la partie, la presse internationale, dans un élan de fuite en avant a commencé à peindre un paysage digne d’un après Pierre NKURUNZIZA. Même des journalistes aux voix nettement plus autorisées sont allés si vite en besogne en prophétisant qu’il ne resterait plus au président burundais qu’à obtenir l’asile politique auprès de son homologue tanzanien, qui lui, se devrait de le retenir. L’on voudrait bien savoir au nom de quel principe!

Seulement voilà que telle une vulgaire buchette d’allumette, la mutinerie qui a eu la bien malheureuse inspiration de se greffer sur une contestation populaire tout aussi moribonde, s’est éteinte devant le surarmement, si j’ose m’exprimer ainsi, de la garde présidentielle. Tout cela ne fait pas du tout bon pour la démocratie africaine en générale, et pour l’équilibre du Burundi en particulier.

A présent tous ceux qui commettaient la légèreté de banaliser un coup d’Etat, devront se faire à l’évidence qu’il s’agit en fait d’une chose qui se prépare, d’une entreprise qui se réfléchit mûrement. Suis-je presque tenté de dire: ou ça passe, ou ça passe.

Toutes les populations des autres États d’Afrique qui oseraient se laisser contaminer par le syndrome du 30 octobre burkinabé, devraient réfléchir par plusieurs fois au dessein qu’elles seraient tentées de projeter. Je pense à la RDC, au Congo Brazza, et pourquoi pas au Togo?

Et ensuite?

    Ensuite, il conviendrait de constater avec regret que c’est un boulevard qui s’ouvre devant la furie répressive du président NKURUNZIZA Pierre, qui sûrement devrait considérer qu’il faisait juste un tarif minimum à l’endroit des populations contestataires de son projet de troisième mandat.

Déjà que monsieur Pierre est revenu de sa cachette beaucoup plus ragaillardi que jamais, avec la confiance et la détermination de celui qui a su triompher de ses ennemis, et que les plus grosses pointures de la mutinerie commencent à être mis au « gnouf », le peuple burundais devrait avoir bien du souci à se faire.

Le troisième mandat tant désiré par le président devrait être obtenu sans grandes difficultés, les libertés publiques devraient être encore plus mises à mal et dans cette morosité réelle, c’est la population qui se trouverait beaucoup plus martyrisée.

S’il est un conseil que je puis donner à Pierre N’KURUNZIZA, c’est de se montrer tolérant envers ses dissidents, et s’il se sent beaucoup trop orgueilleux pour devoir se priver d’un troisième mandat présidentiel, il devra s’atteler à organiser un scrutin électoral propre et dépourvu de toute souillure. Il devra avoir le courage de s’éclipser au cas où l’on ne votait pas pour lui. Il n’y a que comme cela qu’il pourrait confirmer qu’il n’est pas en fait le dictateur sanguinaire que l’on disait de lui.

Gbégnédzéanyi.

Gnouf: prison (dans le langage militaire d’Afrique).

« Afôkou »: Danger en Éwé (vernaculaire parlé dans le sud du Togo.)

Gbégnédzéanyi: j’ai dit en Éwé